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La Nouvelle-Zélande

Agriculture

Agriculture

Les produits agricoles entrent pour une si large part dans le commerced’ exportation de la Nouvelle-Zélande que, sans donner ici des détails qui conviendraient plutôt à un travail sur l’agriculture, tout rapport sur la situation économique de la colonie serait incomplet, si l’on n’indiquait, sommairement au moins, l’état de cette branche du commerce extérieur dont l’accroissment devient chaque année une source de prospérité plus grande pour le pays. La récolte dernière, très bonne dans certaines parties, n’a été cependant que bonne pour tout le pays à cause des inondations sur quelques points et de la sécheresse sur d’autres. Il y avait 280000 acres ensemencés en blé qui ont produit en moyenne 23 bushels à l’acre (l’acre vaut 41 ares). Les prix ont varié de 3 shillings 6 pence à 4 shillings 3 pence pour les bons blés. Les avoines récoltées seulement dans l’île du Milieu ont été abondantes et de bonne qualité. Elles sont presque toutes consommées dans la colonie. De même les racines. Les pommes de terres, qui réussissent très bien, donnant jusqu’à 10 et 12 tonnes à l’acre, sont seules exportées. D’importantes commandes ont été faites cette année pour les troupes américaines qui occupent les Philippines. On a tenté la culture de la betterave sucrière, mais l’industrie du sucre, bien que le climat se prête à la culture de toutes les racines, ne semble pas appelée à réussir en raison du prix de la main-d’œuvre. C’est, d’ailleurs, ainsi qu’il est dit dans une autre partie de ce travail, la pierre d’achoppement de toutes les industries à fonder en ce page 215
Black and white photograph of a river crossing, New Zealand, c.1904.

Ouvriers Syndiqués Lavant de la Laine. — Photographie de J. Martin, a Auckland.

page 216 page 217pays. Néanmoins les partisans de la culture de la betterave ne désespèrent pas de l’y implanter, encouragés qu’ils sont par l’exemple donné depuis deux ans par la colonie australienne de Victoria. 50000 liv. st. ont été avancées par le Gouvernement de Melbourne; l’initiative privée en a recueilli 25000, et, avec ce capital, on a commencé la culture et bâti une usine qui occupe déjà 200 ouvriers; 400 tonnes de sucre de bonne qualité, paraît-il ont été vendues dès la première année, à des prix suffisamment rémunérateurs.

D’une façon générale, la production agricole parait devoir augmenter beaucoup. Les agriculteurs instruits se sont avisés que si, des années et des années durant, le sol vierge a donné de belles récoltes à la suite d’un ensemencement précédé d’un simple labour et hersage, il commence pourtant à présenter des signes de fatigue, et que la prévoyance commande de lui restituer un peu de l’azote que chaque récolte lui enlève. Depuis que l’industrie des viandes gelées a pris des proportions considérables, on utilise tous les déchets des animaux dont la carcasse est destinée à la congélation. Traités avec des phosphates ou des nitrates, ces résidus forment des engrais d’excellente qualité. Il ne saurait être question encore de graisser régulièrement, comme en Europe, les terrains préparés pour le blé, mais on commence à le faire par petites étendues, et le résultat en est fort bon. L’emploi général de toutes sortes de machines perfectionnées permet à un ouvrier de ferme ordinaire d’accomplir le travail de deux hommes dans nos pays, ce qui atténue le coût de la main-d’œuvre. Dans les grandes exploitations, le labourage à vapeur tend de plus en plus à se généraliser, il produit un travail rapide et appréciable, surtout dans les défrichements.

Nous avons dit au chapitre de l’exportation quel chiffre considérable représentaient les produits des animaux; il est donc intéressant de mentionner succinctement, ici, le stock d’animaux dont le nombre s’accroît chaque année. On comptait, en 1898, en Nouvelle-Zélande, 1219000 bêtes à cornes (71000 de page 218plus qu’en 1897) et 22 millions de moutons. Beaucoup de ces animaux sont d’excellents types. La plupart des races ovines (mérinos, Leicester, Lincoln et croisement de ces races) sont remarquables comme viande et comme toisons; certains animaux donnent jusqu’à 25 et 30 livres de laine par an. Cette production devient si importante que la tonte à la machine à vapeur est d’un usage fréquent dans les grandes fermes où l’on a de 50 à 100000 moutons à raser par saison. Il existe, sur tous les points de la colonie, des comices agricoles du plus haut intérêt où sont distribués des prix importants. Certains, tant par le nombre que par le choix des animaux exposés, ne le cèdent en rien aux concours des premières régions agricoles de France et d’Angleterre. Toutes les autres branches de l’agriculture sont en voie de prospérité: il en est une dont je me propose de faire le sujet d’un rapport spécial, c’est la viticulture. Importée par des religieux français dans l’île du Nord, la vigne s’est répandue sur divers points. On commence à faire du vin en Nouvelle-Zélande, et il pourrait y avoir pour la viticulture et la fabrication un certain avenir, en raison de la difficulté de faire venir des vins étrangers soumis aux droits prohibitifs exposés dans la première partie de mon rapport.

L’industrie des beurres et fromages, très encouragée par le Gouvernement, est aussi en excellente voiede progrès, et l’exportation de ces produits paraît devoir décupler en quelques années, si l’on se base sur les résultats obtenus jusqu’à ce jour.