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La Nouvelle-Zélande

I. — Moyens de Développer le Commerce avec la France

I. — Moyens de Développer le Commerce avec la France

Tout ce que j’ai dit dans le rapport sur la situation économique de la colonie en 18981 à propos de la possibilité de développer les échanges entre la Nouvelle-Zélande et la France est toujours d’actualité. Ce travail m’a valu une volumineuse correspondance, et il a été répondu avec le plus grand soin aux questions généralement trop vagues de nos commerçants. Je ne saurais trop inviter ceux de nos compatriotes, qui désireraient essayer des affaires avec cette colonie, à exposer clairement le genre d’articles qu’ils désirent acheter ou vendre, la qualité, les prix, le crédit demandé ou accordé, etc.; la correspondance y gagnera en rapidité et surtout en précision. Rappelant brièvement les conditions que j’indiquais, l’an dernier, comme essentielles pour établir un courant d’échanges

1 Voir le Moniteur officiel du Commerce, n° 869, du 22 février 1900.

page 242entre les deux pays, je crois devoir insister à nouveau sur ces deux points: le crédit et la publicité. En ce qui concerne celle-ci, l’Office national du Commerce extérieur a envoyé, il y a peu de mois, à tous les postes un questionnaire1. J’y ai répondu d’une façon détaillée qui permettrait, je crois, à nos négociants d’être renseignés utilement. Cette fois encore, je répéterai: « sans publicité pas d’affaires possibles. » Si les maisons les plus anciennes et les mieux connues du pays continuent à y consacrer des sommes de plus en plus importantes, ce n’est évidemment pas par habitude de dépenser de l’argent, mais bien parce qu’elles considèrent cette façon de faire comme un adjuvant précieux. Le public est habitué maintenant à une publicité à l’américaine et il ne prendra pas la peine de chercher l’article qui ne s’imposera point à lui en quelque sorte par une réclame outrancière.
Quant aux crédits, ils sont, en général, assez longs et faciles. Quand un commerçant débute, s’il a une bonne réputation, s’il est honnête et industrieux, les banques n’hésitent pas à lui accorder de grandes facilités et des renouvellements répétés. II arrive bien quelquefois qu’elles perdent une partie de l’argent avancé, mais c’est très rare. D’abord, le service d’informations réciproques entre les établissements de crédit est fort bien fait, et, lorsqu’un individu ne réussit pas, si la banque qui lui a mis le pied à l’étrier est convaincue qu’il y a négligence grave ou malhonnêteté de sa part, elle peut le brûler, et il ne retrouvera plus d’avances pour s’établir à nouveau. Ensuite, les escrocs sont l’infime minorité, et pour un qui leur fait perdre de temps en temps, les banques en ont trente qui les payent très bien avec de gros intérêts; somme toute, elles y gagnent beaucoup. Certaines grandes maisons ayant un fort mouvement de capitaux payent, dès réception de la marchandise, et obtiennent ainsi un escompte important; mais l’achat à crédit est le plus

1 Les résultats de cette enquête ont été réunis en un volume: La publicité à l’ étranger; catalogues et journaux, en vente à l’Office national du Commerce extérieur, 3, rue Feydeau, à Paris. Prix: 2 fr. (port: 0 fr. 35).

page 243répandu; le système de nos négociants, qui considèrent la plupart comme un dogme commercial les fameux 90 jours, a donc, on le conçoit, peu de chance d’être apprécié dans ces colonies. Les Allemands n’ont pas hésité à adopter les habitudes du pays, sur ce point comme sur bien d’autres; aussi leur commerce en Australasie se développe de plus en plus. Ce qui leur procure également beaucoup de commandes, c’est l’empressement de leurs voyageurs à se plier aux goûts des clients et à commander, au besoin, aux maisons qu’ils représentent, des modèles conformes à ceux qu’on leur demande. Je ne sais si nos fabricants se prêteraient à ces exigences; en général quand on leur parle de modèles spéciaux, ils hésitent, et, pourtant, je le crois, plus on ira, plus il faudra montrer d’empressement à satisfaire les goûts de l’acheteur si l’on veut faire une concurrence utile aux autres nations, sur le terrain de l’exportation, surtout dans les pays primitifs et les colonies lointaines.